Je suis Superfici'Elle, je suis une blogueuse beauté. Et j'ai parfois du mal à l'assumer.

Superfici’Elle. 

Quel drôle de nom pour un blog beauté. Surtout pour un blog beauté. 

Chacune d’entre nous essaie justement d’aller contre ce préjugé très répandu « Une fille qui aime les cosmétiques et le maquillage est tellement superficielle » (et je ne vous parle même pas du nail art !) Vraiment tous ces colifichets, toutes ces choses ne sont qu’apparence, et dénote du peu de profondeur de ceux qui en usent.

Et alors, en plus en faire un blog ! En être fier. Etre fière d’être une bécasse pomponnée !!

Sincèrement, je suis la première à être gênée par ces préjugés. J’avoue. J’ai du mal à dire autour de moi que j’ai un blog beauté. J’ai du mal à assumer. Autant je n’ai aucun problème à parler de mon blog lecture (pourtant, nettement moins actif), autant mon blog beauté, j’en ai presque honte quand je suis face à mon entourage. Comme si ils allaient moins m’aimer. Me juger.

Ma mère, que j’adore au demeurant, ne comprend pas bien cet engouement que j’ai pour les produits de beauté. Elle ne comprend pas qu’on puisse a ce point s’y intéresser et en parler. Elle ne me juge pas et je crois que ça l’amuse, mais pour elle c’est vraiment une drôle de lubie, surtout de la part d’une fille « intelligente ».

On ne peut donc pas être intelligente, et avoir un métier intello et à la fois être fan de produit de beauté.

Ma mère, bon, malgré mes bizarreries, elle m’aime toujours autant, aucun doute là-dessus. Mais les amis… et bien je ne leur en parle pas. De quoi j’ai peur ? Qu’ils me prennent moins au sérieux sans doute, et qu’ils pensent que je suis une fille superficielle.

Et pourtant,

J’ai appelé mon blog Superfici’Elle. Vous devez vous dire Cette fille est folle.

Pourquoi avoir peur que les autres pensent que je suis superficielle, pourquoi avoir appelé mon blog justement comme ça. En fait, je pense que c’est une sorte d’angoisse personnelle. De névrose peut-être. J’ai toujours eu peur du regard des autres, et si j’ai peur qu’on puisse imaginer que je suis une bécasse superficielle, c’est probablement parce qu’au fond, moi-même je le pense un peu. C’est sans doute très bête, j’en conviens ! Mais c’est comme ça.

Et d’ailleurs, je pense que si j’ai toujours été très bonne à l’école, et que si j’ai poussé le vice jusqu’au doctorat aujourd’hui, c’est en partie pour me prouver à moi-même (et donc aux autres) que j’en étais capable et donc pas si superficielle que ça.

Donc oui, un blog Beauté qui en plus s’intitule Superfici’Elle, c’est un acte militant. Une sorte de thérapie aussi.

Oui, j’aime les produits de beauté et le maquillage. Oui j’aime me pomponner.

Et pourquoi ? parce qu’en plus d’avoir l’impression d’être superficielle, j’ai toujours pensé que j’étais moche (et d’ailleurs, on me l’a assez dit à l’adolescence !) et du coup, je crois que depuis cette période, j’use des soins et du makeup pour essayer de me rendre plus jolie. Et j’y ai pris goût ! Et j’ai aussi pris l’habitude d’user d’artifices pour me rendre belle. Pour me sentir moins moche. Et ça marche.

Dans une société où quand même l’apparence est reine, c’est bien beau de trouver que les filles qui se maquillent et qui causent de produits de beauté sont bécasses, mais c’est tout de même très hypocrite. Surtout que les jeunes femmes (et jeunes hommes d’ailleurs) qui ne prennent pas du tout soin d’eux sont encore plus mis à l’écart. Certes, on ne les qualifie pas de superficiels.

Etre beau et intelligent…être intello et soigné, on pourrait presque être amenés à penser que ce sont des paradoxes.

Peut-être connaissez-vous le blog de Pin Up Bio, qui défend labeauté naturelle, intérieure (en plus d’être très jolie et pomponnée). Elle explique souvent à quel point il est important de s’aimer profondément et de prendre soin de soi. Prendre soin de son corps, pour prendre soin de son âme. Etre bien dans sa peau pour être plus beaux. S’aimer et avoir tellement confiance en soi qu’on en devient belle et rayonnante quoi qu’il arrive.

C’est beau non ?

Moi, personnellement, j’en suis encore loin ! Depuis toujours j’ai une grande mésestime de moi-même, et très peu confiance en moi. Prendre soin de moi, me bichonner, me maquiller, me « faire belle » m’aide à me sentir plus confiante dans la journée. Comme porter des talons. C’est peu comme enfiler un costume de super héros, de WonderWoman pour affronter la journée.

Cependant, pour assumer pleinement ce côté fille, ce côté « superficiel » de ma personnalité et ne plus en avoir honte, il y a encore un peu de chemin. J’ai enfin pris la décision d’aller en parler à quelqu’un pour avancer.

Bon quoi qu’il en soit, maintenant que je suis cosméto-addict, même quand je m’aimerai tellement profondément que je serais à la limite du narcissisme (je m’arrêterai avant promis !!), j’aurais toujours autant ce vice d’adorer me « faire belle » et de me prendre pour une princesse. Mais alors, ce sera plutôt pour révéler ma potentiel plutôt pour changer la chenille en papillon.

J’espère un jour avoir une fille (bon avant, il faut que je trouve le papa), à qui je pourrais transmettre à la fois cette passion cosmétique, mais aussi cette idée que oui, on peut être intelligent et aimer des choses futiles, qui ne le sont jamais autant que l’on pense. Qu’on peut être belle et aimer être belle sans pour autant être bête comme ses pieds. 

J'ai admiré hier, la jolie Beauty and Gibberish qui s'est présentée sans maquillage. Malgré ses problèmes de peaux (pas si graves que je ne l'avais imaginé d'ailleurs), malgré ses complexes. Bravo. Son article montre qu'en plus du regard des autres, on se fait tout un monde de notre propre regard... parce que finalement on se voit pire qu'on est en vrai. Et on imagine que les autres nous voient pire qu'on est aussi. Alors que non. Souvent, le pige juge de nous-même, et c'est nous même. 

Je vous souhaite une très bonne soirée, et suis désolée de vous livrer un article un peu spécial comme ça, "bienvenue dans mes névroses". 

Je vous embrasse.